Chantier 4 : Vie religieuse au cœur et aux frontières de l’Eglise

Chantier 4 : Vie religieuse au cœur et aux frontières de l’Eglise

Voilà le compte rendu du groupe qui s'est réuni lors de la rencontre du 22 mai.
Pour en savoir plus sur les chantiers, allez voir la page "les 6 chantiers de réflexion" (dans la colonne de gauche)

Rappels de la 1ère réunion du 6 février 2010 :

Pourquoi retenir ce chantier ?
Certains ont évoqué une certaine difficulté à se situer dans l’Eglise. La vie religieuse vit l’Eglise dans le monde, à travers ses positionnements mais des questions sont posées : Comment voyons-nous nos rapports avec l’Eglise ? Comment situons-nous la vie religieuse dans l’Eglise ? Où nous voyons-nous ? Que disons-nous de nous ? Quelle place souhaitons-nous avoir ? Quelle place souhaitons-nous voir reconnue ?

• Visibilité de la vie religieuse pour une vitalité
• Visibilité de la vie religieuse pour l’Eglise
• Internet ?


Synthèse des deux temps de rencontre du samedi 22 mai

remarque : sur les 8 sœurs présentes, toutes travaillent en milieu non confessionnel sauf 2 (une en mouvement d’église, l’autre étudiante)

S’il n’y a pas de ligne nette de démarcation entre l’Eglise et le monde, si nous croyons que l’Eglise est par vocation au cœur du monde, il y a, par contre, des gens qui sont loin de l’Eglise et avec qui nous vivons et/ou travaillons.

Nous sommes donc à cheval sur deux mondes qui parfois s’ignorent et nous souhaiterions permettre un va et vient entre les deux.


1. Des frontières au cœur

• Nous rencontrons des gens qui ont des manières de penser très différentes de nos façons de voir.
Nous sommes aussi témoins de la vie quotidienne de nos voisins ou collègues, des questions qu’ils se posent.
Nous sommes nous-mêmes confrontés à des choix difficiles où agir en chrétien et en professionnel demande discernement et parfois courage.

• Nous sommes témoins du travail de l’Esprit, même chez ceux qui se disent loin de l’Eglise, de la foi ou de la religion chrétienne.

=> Comment nourrir l’Eglise de cette vie dont elle cherche parfois, au contraire, à se protéger ?

=> Ce rôle de va et vient ne concerne pas que les religieux, mais aussi tous les laïcs ainsi que les diacres. De manière générale, comment la vie quotidienne des gens est-elle portée par l’Eglise ?

=> Nous avons nommé quelques lieux d’Eglise où nous pourrions faire remonter ce que nous vivons :
• Nos eucharisties dominicales (avec l’ensemble des chrétiens)
• Nos communautés religieuses
• La CORREF (rencontre de Lourdes en novembre 2010) ?
• Diaconia 2013 ? Qui se chargerait de faire le lien ?
• Autres lieux de parole ? (Conférence des baptisés,… ?)

NB : Nous remarquons que lorsque l’on travaille à plein temps, on a un accès plus difficile aux lieux d’Eglise où l’on pourrait avoir une parole.

2. Du cœur aux frontières

Quelle annonce sommes-nous appelés à faire ?

• Nous espérons être signe par notre manière d’être et les paroles qui l’accompagnent. Pas forcément signe explicite de l’Eglise, ni même du Christ, mais au départ, simplement d’une foi et d’une disponibilité. Nos communautés sont signes d’un vivre ensemble possible.

• Nous faisons parfois office de « traducteurs » pour essayer de rendre compte de faits ou de paroles de l’Eglise retransmis par les médias ou lors d’un contact occasionnel avec la paroisse (mariage, baptême…), et qui sont inaudibles ou incompréhensibles pour ceux que l’on côtoie.

• Nous sommes conscients que l’enfouissement n’est peut-être plus le type de présence au monde qui nous est demandé, car nous sentons qu’il y a une certaine soif, ou en tout cas curiosité, de la part des gens que l’on côtoie. Mais nous souhaiterions que la question de la visibilité soit traitée avec discernement, selon les cas :

<= L’habit religieux que portent certaines sœurs de notre groupe leur permet d’être rejointes par des gens en recherche.
<= L’anonymat permet de privilégier la relation que l’étiquette de religieuse pourrait empêcher.
<= a été évoqué le cas du port de l’habit en certains rassemblements d’Eglise ou circonstances particulières qui peut permettre notamment aux jeunes de se repérer et qui peut dire quelque chose de notre charisme propre – rien n’a été tranché.

• Nous avons parlé brièvement d’Internet. C’est un lieu de visibilité et de contact que l’on ne peut pas déserter. Mais il ne faut pas en rester au virtuel : il doit servir de passerelle. C’est un point à retravailler.

• Nous avons cité deux ou trois expériences heureuses de rencontre autour d’un repas, que ce soit sur notre lieu de travail avec un collègue, ou des invitations communautaires…les fruits de ces rencontres nous font dire qu’il est bon d’ouvrir nos tables.

=> Il faut peut-être repenser l’annonce en terme de « viens et vois » qui peut se traduire comme suit :
- une invitation (si possible communautaire)
- une rencontre qui nous conduit à nous laisser regarder, à nous dévoiler
- un pas à faire de la part de celui qui accepte l’invitation librement
- un échange qui permet d’être à l’écoute de ce que l’autre a dans le cœur

=> on peut repérer des lieux de vie communautaire polyvalents qui permettent des échanges mutuels de service (exemple : héberger des étudiants, les inviter régulièrement à un repas de la communauté, leur proposer d’assurer un service bénévole)

3. Comment se situer en Eglise ?

• Aujourd’hui l’appartenance à la communauté ecclésiale ne va plus de soi, ni pour les laïcs, ni pour les religieux.

• Au niveau de l’église locale (paroisse, diocèse), ou bien les religieux sont attendus sur des tâches pastorales alors que ce n’est pas leur mission, ou bien au contraire, ils ne sont pas attendus du tout !

=> Pour se comprendre, il faut prendre le temps de dialoguer, de creuser ce que nous même nous nous sentons appelés à vivre, en fonction de notre charisme, en témoigner et savoir en répondre. Se positionner clairement par rapport à cela permet aussi aux structures d'Eglise -prêtre, paroisse, diocèse- d'accueillir ou réagir de façon claire.

=> Beaucoup de sœurs sont présentes en paroisse sans être forcément visibles ni en responsabilité. Certaines s’engagent dans des services diocésains (Service des vocations).

REPRISES ET CONCLUSIONS
=> Nous voulons réaffirmer notre désir profond d’être aux frontières et de nous ajuster au réel comme a toujours essayé de le faire la vie religieuse
=> Nous souhaitons pouvoir rapporter ce que nous y vivons au cœur de l’Eglise car nous croyons que ce que l’on vit au quotidien « intéresse » l’Eglise, fait partie de sa vocation.
=> Nous souhaitons être présence de foi au cœur du monde, en tant que communauté si possible, et, peut-être par le biais de l’hospitalité, appeler à « venir et à voir ».

prochaines étapes envisageables :
=> relire nos différentes missions pour dégager une façon de vivre ce « va et vient » de la manière la plus féconde
=> faire remonter « à frais nouveaux » à la CORREF ce que nous vivons aujourd’hui dans nos différentes missions (pour la rencontre à Lourdes de novembre ?)
=> prendre contact avec l’équipe organisatrice du projet Diaconia 2013. Qui s'en charge ?
=> prendre contact avec la conférence des baptisés. Qui s'en charge ?

à creuser :
=> comment décliner le « viens et vois », notamment au niveau de la communauté comme lieu d’accueil ?
=> Internet : principe général + blog Vie Religieuse en lien avec Ghislaine